Les lieux ont-ils des énergies ?

Certains lieux nous attirent ou, à l’inverse, nous révulsent, sans que l’on puisse réellement expliquer pourquoi.
Ces sensations sont parfois si marquées qu’elles peuvent influencer nos choix, comme l’achat d’une maison par exemple, parce qu’elle dégage quelque chose d’agréable et d’atypique alors même qu’elle ne remplit pas tous les critères souhaités.
Certaines personnes racontent même qu’elles se sont déjà senties « appelées » par un lieu dont elle ne connaissait quasiment rien (un pays ou un site historique par exemple) et ce, sans logique apparente.
Alors, comment expliquer ces sensations, d’où proviennent-elles ? Comment expliquer que certains lieux semblent si vivants, comme s’ils possédaient leur propre personnalité ?
1. Qu’entend-on par « énergies » d’un lieu ?
A mon sens, les énergies d’un lieu sont toutes les informations sensorielles qu’un individu est capable de capter à son contact. Ces informations peuvent passer par :
– des ressentis physiques : chaleur, frissonnements, détente, lourdeur, crispations, palpitations, oppression, nausées, etc.
– des émotions : joie, sentiment de liberté, gaieté, sérénité, stress, angoisse, désarroi, (à ce propos lire Médiumnite corps et émotions).
– des perceptions extrasensorielles : images, visions, mots, sons, odeurs, etc. (pour en savoir plus : Médiumnité et perceptions extrasensorielles ).
Ces sensations surviennent spontanément et en dehors de toute intellectualisation.
Elles sont indépendantes de l’état physique ou émotionnel de celui ou de celle qui les expérimente.
Par ailleurs, ces sensations ne sont pas liées à l’apparence des lieux. Par exemple, on peut se sentir extrêmement oppressé dans un lieu qui invite pourtant à la détente (de par sa décoration notamment).
Ces perceptions peuvent se manifester dans tout le lieu ou à certains endroits de celui-ci seulement.
De plus, elles viennent délivrer des informations sur le lieu, c’est-à-dire sur son ambiance générale, son « caractère », son histoire, son ancienneté, les événements marquants qui s’y sont déroulés, les personnalités de ses habitants, leurs valeurs, etc.
Plus les perceptions sont denses, plus les informations recueillies le seront aussi. Les personnes très sensibles au subtil sont capables de capter des informations parfois très précises sur l’histoire d’un lieu.

Visite de la « maison des insensés » (ancienne prison Sainte-Anne à Avignon)
En guise d’illustration, voici un exemple personnel des sensations que l’on peut avoir au contact d’un lieu, principalement axé sur les ressentis physiques et émotionnels.
En 2013, je visitais l’ancienne prison Sainte Anne à Avignon dans laquelle il y avait une exposition. C’était un vieux bâtiment qui avait d’abord été un asile surnommé « la maison des insensés » entre 1681 et 1862. Puis il avait été transformé en prison jusqu’en 2003.
Je me souviens que ce lieu m’avait tout de suite intriguée au point de m’y sentir « aspirée ». Plus je l’observais et m’en imprégnais, plus mes ressentis étaient intenses. Ma gorge se serrait au point d’avoir l’impression de suffoquer, je respirais mal. J’avais des vertiges et me sentais nauséeuse.
J’étais prise d’angoisses, à la limite de la panique, comme si sortir de ce lieu m’était impossible. J’avais la sensation d’être agrippée. Je me sentais à la limite de la folie tout en étant consciente qu’elle ne m’appartenait pas. Et, à côté de ces émotions très désagréables, je ressentais également de l’espoir.
A cette époque, je n’avais pas conscience de ma sensibilité, j’ai donc dû abréger la visite au plus vite pour sortir de ce lieu.Une fois à l’extérieur, je respirais de nouveau, tout était revenu à la normal. Plus aucune émotions de souffrance, ni de malaise physique. La différence était nette et immédiate : d’un mal être intense, j’étais revenue à mon état normal. Ce lieu était tellement chargé en souffrance que je l’avais aspirée malgré moi.
Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris le sens de toutes ces sensations d’oppression, de folie mais aussi d’espoir (espoir de s’en sortir) que l’enfermement peut susciter.
2. L’empreinte des vivants sur les lieux
D’où viennent ces sensations et comment expliquer qu’elles puissent délivrer des informations sur un endroit dont on ne connaît rien ?
Je pense en réalité que les lieux conservent l’empreinte des vivants.
Les « empreintes » sont toutes les pensées, désirs, émotions, projections, habitudes et histoires de leurs habitants. Ceux qui y ont vécu mais également ceux qui y demeurent encore.
Je dirais qu’un lieu se nourrit donc de nos émotions, pensées, désirs, habitudes et nous reflètent comme un miroir. Plus ces empreintes sont fortes, intenses, plus les énergies le seront également, qu’elles soient positives ou non.
On pourrait dire qu’un lieu garde en lui l’empreinte des vivants comme s’il les « stockait en mémoire » en quelque sorte.

3. La capacité des vivants à transformer l’énergie des lieux
Notre intériorité reflète nos lieux de vie, et inversement. Ces derniers reflètent également la façon dont on les définit.
A mon sens, on peut changer l’énergie d’un lieu chargé de négatif en un lieu plus agréable, plus vivant, plus harmonieux grâce à notre propre intériorité. Plus notre empreinte sera vivante, plus le lieu reflètera cet état et s’en imprégnera. Mais l’inverse est vrai aussi.
Autrement dit, on peut nourrir ou appauvrir un lieu. Le rendre plus vivant et plus agréable à vivre, ou plus pesant et négatif, en fonction de l’empreinte qu’on y laisse.
Cette « influence humaine » est toutefois limitée concernant les lieux dotés d’une énergie propre, indépendante de leurs habitants. Il s’agit de ceux qui dégagent quelque chose de si particuliers qu’ils donnent l’impression d’être vivants.

4. Quand un lieu possède sa propre empreinte
Certains lieux semblent posséder leur propre empreinte, comme s’ils étaient pourvus d’une véritable personnalité.
On dit d’ailleurs souvent de ces lieux qu’ils ont une « âme ».
Je crois ce qui fait l’âme d’un lieu, c’est avant tout la vie qui y règne et l’empreinte de cette vie qu’il conserve, au-delà de son histoire, de son ancienneté ou du monde qui s’y trouve.
Tous les lieux dans lesquels il y a (ou il y a eu) beaucoup de vie, d’amour, de créativité – qu’ils soient connus du grand public ou non – ont cette particularité.
Et plus cette empreinte est solide, plus il sera difficile d’aller à l’encontre de ce qui constitue sa personnalité en quelque sorte.
Le lieu garde son essence en mémoire. On peut imaginer que cette dernière agit comme une « barrière naturelle » contre l’amnésie de ses habitants. Entrer en résistance avec l’essence d’un lieu, c’est prendre le risque de ne plus s’y sentir bien, de créer une dysharmonie.
Puis il y a ces lieux atypiques qui dégagent quelque chose d’indicible, de sacré, au-delà même de leur beauté.
Ils exercent un pouvoir particulier sur les gens. Ils imposent le respect, le silence, on ne peut que les admirer. Ils apaisent, donnent de la force et laissent leur empreinte à vie.

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