Les symboles dans le langage de l’invisible

L’invisible a son propre langage, il se manifeste et s’imprègne partout. Extrêmement riche et vaste, ce langage possède ses propres codes et caractéristiques. Parmi ces codes, les symboles ont une place de choix.
1. Tout d’abord, comment l’invisible s’exprime t-il ?
– Il peut s’exprimer en chacun de nous : par le biais des rêves (sur le sujet voir : Comment reconnaître un rêve médiumnique ? ), des intuitions ou via les perceptions extrasensorielles (images, visions, mots, etc., voir l’article : Médiumnité et perceptions extrasensorielles).
– Il s’exprime également à l’extérieur : à travers les signes et les synchronicités, les arts, la nature, les animaux, des événements. L’invisible utilise le vivant et ce que crée le vivant pour s’exprimer à travers lui, et inversement.
L’invisible peut s’adresser à quelqu’un en particulier, ou insuffler des idées, faire des clins d’œil à un niveau plus collectif.
L’expression de ce langage est discret mais lorsque l’on commence à appréhender ses caractéristiques et ses codes, il est difficile de l’ignorer. Et force est de constater que les symboles y sont très présents.
2. Qu’est-ce qu’un symbole ?
Dans Le Petit Larousse illustré des symboles et des signes (1), le symbole représente « l’expression visuelle d’une idée, d’un concept, d’une vérité universelle. Le feu symbolise par exemple le Soleil et la puissance vitale masculine de tout ce qui nous entoure ».
Il est également défini comme un « Être, objet ou fait perceptible identifiable, qui, par sa forme ou sa nature, évoque spontanément (dans un groupe social donné) quelque chose d’abstrait ou d’absent. Exemple : la colombe, symbole de la paix » (https://dictionnaire.lerobert.com).
Un symbole exprime donc une idée, un concept abstrait que l’on peut comprendre en un seul coup d’œil. Exemple : si une image de sablier apparaît, je vais penser au temps qui s’écoule.
Le symbole est donc idéal pour exprimer facilement des idées, parfois complexes. Et c’est exactement la raison pour laquelle il est très utilisé : en un seul symbole, l’invisible peut transmettre une multitude d’informations très efficacement.

3. Le symbole comme simple indicateur
Un symbole peut revêtir différents sens en fonction du contexte dans lequel il apparaît. Cet aspect doit toujours être pris en compte pour comprendre le message qu’il renferme. Autrement dit, un symbole seul peut à la fois tout dire et ne rien dire.
Mais cela ne signifie pas qu’il n’a pas de sens précis. Cela veut simplement dire qu’il est difficile de l’interpréter isolément.
Cette nature insaisissable du contenu du symbole est bien illustrée par J. Chevalier dans cet extrait du Dictionnaire des symboles (2) :
« un symbole échappe à toute définition. Il est de sa nature de briser les cadres établis et de réunir les extrêmes dans une même vision. Il ressemble à une flèche qui vole et qui ne vole pas, immobile et fugitive, évidente et insaisissable ».
Dans le langage de l’invisible, le symbole oriente, c’est un simple indicateur. Il ne délivre pas de vérité immuable et doit être compris à l’aune du contexte dans lequel il apparaît.
4. L’absence de dogmes
D’après les éléments que j’ai pu recueillir via les images, visions, rêves, aucune place ne semble accordée à un type de symbole plus qu’à un autre.
L’invisible tire parti de tous les symboles, indépendamment des cultures ou des croyances auxquelles ils sont rattachés.
Peu importe également les époques auxquelles ils appartiennent : tous les symboles sont utilisés, du plus ancestral au plus moderne (comme certains personnages de séries, de dessins animés, ou encore des logos, slogans, etc.).
L’invisible se sert des croyances et des cultures mais ne les fait pas sienne. C’est un langage libéré des dogmes et des étiquettes. L’important est de délivrer un message, de se faire comprendre, de transmettre des idées (parfois complexes), en utilisant des appuis.

5. Les symboles récurrents
Comme expliqué précédemment, l’apparition d’un symbole est toujours contextuelle et ne peut être interprétée de manière isolée.
Par ailleurs, lorsqu’il est destiné à une personne en particulier, il est toujours lié à sa situation de vie ou à son histoire personnelle.
Toutefois, bien qu’aucun symbole ne paraît être plus important qu’un autre dans le langage de l’invisible, certains d’entre eux semblent revenir de façon récurrente.
5.1 Les éléments naturels
Les éléments naturels sont très présents parmi les symboles transmis. Il y a beaucoup d’images et de métaphores autour du ciel, des montagnes, des arbres, des fleurs.
Mais l’élément naturel que je rencontre le plus fréquemment est sans doute l’eau sous toutes ses formes et par extension, tout ce qui a trait à la navigation (navires, voiles, ancre, instruments de navigation, etc.) et à ce qui entoure l’eau (plage, rive, port, pont, aqueduc, etc.).
La symbolique de l’eau comporte, en elle-même, une quantité d’autres symboles qui regorgent d’images, d’expressions, de métaphores, dont il serait impossible d’énumérer la liste ici.

D’ailleurs, cette profusion semble être la raison pour laquelle l’invisible recourt beaucoup à cette symbolique. Les images autour de l’eau représentent souvent des métaphores sur le cours de l’existence, la traversée d’un point à un autre, d’un objectif à un autre. Elles illustrent les expériences à la fois individuelles et collectives.
En outre, l’eau peut être calme ou hostile, elle peut guérir et détruire, tout comme la façon que nous avons d’appréhender les défis de notre existence.
Derrière le symbolisme de l’eau et de la traversée, il y a quelque chose de l’ordre de la fatalité et du sentiment d’impuissance, comme lorsque nous rencontrons des situations qui ne nous laissent quasiment aucun autre choix au risque de rester bloqués ou de nous noyer si nous n’acceptons pas leur réalité.

5.2 Les animaux
Des symboles culturels riches
Les animaux semblent également avoir une place importante dans le langage de l’invisible. La richesse de leur symbolisme l’explique très certainement.
Nos cultures abondent d’histoires avec les animaux. Les histoires pour enfants, les contes, les fables, les mythes, les dessins animés, les films, etc. regorgent de métaphores et de personnifications autour d’eux.
On leur attribue des traits de caractère, des caractéristiques spécifiques pour en faire des symboles : celui du bon et du méchant, de la proie et du prédateur, du rusé ou de l’imbécile, etc.
Jeu avec les apparences et les préjugés
L’invisible utilise beaucoup le jeu et l’humour autour des préjugés et des jugements pour faire passer des messages. Notamment celui de l’importance de la nuance et du jeu des apparences.
Or, les symboles sont des appuis parfaits pour cela. Tantôt positif, tantôt négatif, un seul symbole peut parfois laisser place à des interprétations ambivalentes et c’est assez parlant concernant les animaux.
A titre d’exemples, le corbeau, le rat, l’âne ou encore l’araignée n’ont pas très bonne réputation de prime abord. Or, si on creuse leur symbolisme, on s’aperçoit qu’il diverge selon les cultures et les croyances, ou qu’il ne reflète tout simplement pas du tout la réalité.

5.3 Les chiffres et les lettres
Efficaces pour transmettre des idées
Les chiffres et les lettres font partie des symboles récurrents utilisés par l’invisible pour faire passer des messages et des idées.
Les chiffres peuvent faire référence à un âge, une date (anniversaire, événement personnel ou historique), une année, un département, un nombre « populaire », comme le 7 ou encore le 13 par exemple.
Jeux avec les chiffres et les lettres
Les jeux de calcul ainsi que les jeux visuels sont aussi très présents autour des chiffres.
Concernant les lettres, il y a beaucoup de jeu autour de leur sonorité (exemples : M pour aime, L pour aile, elle, etc). Et aussi avec leur visuel : le V pour le signe de la victoire, le T pour « pause, temps mort » par exemple.
Certaines lettres peuvent également être renversées pour changer la signification d’un mot : le n devient u, le N devient Z, le p devient b, etc.
De plus, les lettres peuvent être associées entre elles, souvent par paires, pour faire des jeux de sonorité (ex : CD devient céder, s’aider) ou des jeux avec les initiales d’un nom ou les premières lettres des mots d’une phrase par exemple.
Enfin, des liens sont établis entre les chiffres et les lettres. Autrement dit, un chiffre peut renvoyer à une lettre et inversement. Par exemple, la lettre V peut se rapporter au chiffre 22 (sa position dans l’alphabet) ou au chiffre romain V.

6. Les symboles comme pièces d’un même puzzle
La particularité, dans le langage de l’invisible, est que chaque symbole communiqué délivre plusieurs informations qui se recoupent entre elles pour former un ensemble cohérent.
On pourrait imaginer cela comme une sorte de puzzle : un symbole délivre plusieurs pièces du puzzle pour en mener à d’autres, jusqu’à sa reconstitution complète.
Ce langage est d’une intelligence infinie : en un mot, en un symbole, on obtient une multitude d’informations qui s’imbriquent parfaitement entre elles.
Conclusion
Cette liste des symboles récurrents est loin d’être exhaustive. J’aurais également pu citer les formes, les couleurs, les moyens de transport, les personnages de fiction…
Mais ce qui est intéressant, à mon sens, c’est que :
– le langage de l’invisible s’exprime à travers le vivant et ce que crée le vivant, l’un imprègne l’autre en permanence.
– c’est un langage métaphorique, mouvant et dénué de dogmes. Il utilise des références anciennes, modernes et multiculturelles.
– c’est un langage plein d’humour, rempli de second degré. Il joue sur la recherche de la vérité et sur les préjugés humains. Les messages délivrés peuvent donc être volontairement confus.
Dans ce cas, la clé pour démêler le vrai du faux prend toujours la voie de l’amour et du bon sens, tout en gardant à l’esprit que la logique n’exclut pas l’extraordinaire. Le bon sens et la cohérence avec le réel l’emportent sur le code du langage.
(1) Larousse, Le petit Larousse illustré des symboles et des signes, Éditions Larousse, 2018, p.6.
(2) Chevalier J., Gheerbrant A., Dictionnaire des symboles, mythes, rêves, coutumes, gestes, formes, figures, couleurs, nombres, Bouquins Éditions/Jupiter, 2021.
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